L’UNAPEDA était représenté par Michel Kerdiles (président de l’UNAPEDA), Nicole Gargam(vice-présidente), Christine Perrin (Urapeda Bretagne), Florence Robert (Arieda), Charles Griffe (Aris), Patrick Desmots (Urapeda Pays de Loire)
Mme BUISSON rappelle l’évolution financière de l’AGEFIPH depuis quelques années : -Déficit de 15M€ en 2004 -Déficit prévisionnel de 7 M€ en 2005 avec un fond de roulement d’environ 3 mois.
Le contexte financier de l’AGEFIPH, fragilisé, contraint le conseil d’administration à infléchir sa politique d’intervention et à ne plus assurer certaines prestations. C’est pourquoi le conseil d’administration a décidé dans un premier temps de stopper les aides pour les étudiants à la rentrée 2005 puis dans un second temps de prolonger jusqu’au 31/12/2005 si l’AGEFIPH est assurée qu’un relais sera pris par d’autres financeurs.
Mme BUISSON rappelle que la nouvelle loi prévoit des moyens nouveaux (création de la prestation de compensation et de la CNSA) qui ne sont plus de la responsabilité de l’AGEFIPH. La nouvelle loi crée également des obligations nouvelles pour les institutions (écoles, universités) De plus l’Agefiph est attendue sur le formation professionnelle et non sur la formation initiale.
Nous avons rappelé que nous souhaitons qu’il n’y ait pas de rupture dans la prise en charge des étudiants sourds.
La mise en place de la compensation se fera dans le cadre des maisons départementales du handicap et de nombreux conseils généraux tant dans le grand ouest qu’en Languedoc Roussillon nous ont affirmé qu’ils ne seront pas prêts au 1er janvier 2006. En effet les décrets d’application ne sont pas parus, les commissions ne sont pas mises en place, les financements ne sont pas encore totalement définis.
Nous avons insisté sur le fait que les référentiels d’évaluation existants n’étaient pas adaptés au problème de la surdité, que nous n’étions donc pas certains que cette prestation allait s’adresser aux personnes déficientes auditives. De plus son montant n’est pas connu . Sera t-il l’équivalent des 9 150 euros alloués actuellement par l’AGEFIPH ? rien n’est moins sûr.........
L’éducation nationale est une autre piste de travail pour assurer le service, Madame Buisson nous invite à rencontrer mme Manteau conseillère technique au cabinet du ministre de l’éducation nationale afin d’appuyer nos spécificités (besoin d’aides humaines compétences de coordination etc..). Nous lui indiquons que d’après les informations de Handisup : Les auxiliaires de vie universitaires seraient réservés aux étudiants les plus gravement handicapés, leur nombre serait limité (40 ?). Nous avons l’expérience de ce qui est actuellement en vigueur pour l’intégration en collège et en lycée, à savoir les auxiliaires de vie scolaire. Ces auxiliaires qui sont recrutés sur des contrats de trois ans , ont une formation très superficielle et ne sont pas du tout adaptés à la problématique des déficients auditifs . Cette solution ne nous convient absolument pas , il est hors de question de remplacer des personnels diplômés et expérimentés par des auxiliaires de vie universitaire aux statuts , formations et missions non encore définis et risquant fort d’être très éloignés des besoins. Actuellement, l’Education Nationale accueille les étudiants handicapés et les établissements d’enseignement supérieur mettent en œuvre un certain nombre de prestations (prise de notes , soutien .....) en complémentarité avec nos dispositifs. Nous faisons également remarquer que tous les étudiants ne dépendent pas de l’éducation nationale( ministère de l’agricultures , écoles privées) et que dans ce cas nous intervenons également.
Madame Buisson indique que le ministère de l’éducation nationale a retenu deux sites, Grenoble et Montpellier, comme « exemplaire » du point de vue de l’intégration des étudiants handicapés. Florence Robert confirme l’information et précise qu’elle est en contact avec Madame Coletta chargée du plan métier au cabinet de Madame Montchamp.
La troisième piste de travail est la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. Cette piste a été évoquée par Madame Montchamp lors de son passage à Rennes. La caisse peut mettre en place des moyens financiers pour accompagner les organismes qui aident les personnes handicapées (ce qui est notre cas ). Cette solution nous paraît de loin la plus satisfaisante, d’autant que la part AGEFIPH concernant le coût des aides humaines pour les sourds( environ 700) n’est que de 2,61 millions €,( c’est le prix de l’aménagement d’un rond point en ville .)
Nous avons suggéré d’autres pistes de travail : participation des conseils régionaux, création de SAVS (Services d’aides à la vie sociale), et nous avons réaffirmé notre souci de la qualité de la prise en charge des étudiants sourds.
Nous avons apprécié la franchise et l’ouverture de la discussion. Nos arguments ont été reçus.
Cependant la situation reste bloquée et il est indispensable de rester mobilisé tant que nous n‘avons pas d’assurance ferme concernant la pérennité des services et des mesures en faveur des étudiants sourds.