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L’intégration des étudiants sourds et malentendants

Article publié le vendredi 17 décembre 2004.


Les trois grands acteurs de cette intégration sont :
-  les financeurs,
-  les structures d’enseignement supérieur,
-  le réseau des associations régionales URAPEDA , complété par le réseau CESENS issu des écoles spécialisés (2/3 les URAPEDA, 1/3 les CESENS)

LES FINANCEURS

Le Financeur principal est l’AGEFIPH , pour 70%. Les Universités et le Fond Social Européen ( FSE) complètent ce financement.

AGEFIPH : association qui gère les fonds provenant des entreprises qui n’emploient pas de travailleurs handicapés et qui en contrepartie versent une taxe. L’AGEFIPH est administrée de façon paritaire : syndicat du patronat, syndicats des salariés, associations des personnes et parents d’enfants handicapés.

L’ACTION DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR EN FAVEUR DES ETUDIANTS HANDICAPES

La politique de l’Education Nationale est en accord avec nos associations : pas d’Universités spécialisées pour les étudiants handicapés. Les Universités ne peuvent pas refuser l’inscription d’un étudiant handicapé.

-  Du côté des universités et de quelques écoles supérieures directement rattachées au ministère. Tout d’abord il faut signaler que chaque université est autonome et libre de conduire comme elle le souhaite sa politique d’intégration des étudiants handicapés, ce qui provoque une certaine disparité entre les universités. Cette disparité est contrebalancée par une politique nationale dirigée depuis le ministère. Avec tout en premier lieu l’affirmation que toute université a le devoir d’accueillir tout un chacun quel qu’il soit et donc le refus de spécialiser telle université dans l’accueil des non-valides, telle autre pour les aveugles et encore telle autre pour les sourds. Ensuite l’Education Nationale oblige chaque université à nommer un ‘chargé d’accueil des étudiants handicapés’ qui est ou un enseignant ou un administratif et qui doit assurer la coordination des différentes actions en faveur des étudiants handicapés. De même, le ministère organise chaque année une rencontre nationale pour ces chargés d’accueil pour qu’ils échangent leurs expériences. Enfin, les universités sont invitées à inscrire, dans leur contrat d’établissement adressé au ministère, une ligne budgétaire en faveur d’actions menées auprès des étudiants handicapés.

-  Les autres structures Le Rectorat : pour les étudiants post-baccalauréat ( BTS, Brevet Technicien Supérieur ), intégrés en lycée, le proviseur ( directeur du lycée) peut solliciter le rectorat pour 1 à 3 heures hebdomadaires de soutien pédagogique individualisé , réalisées auprès des jeunes par leurs professeurs.

Pour les autres structures qui dépendent d’autres ministères comme l’agriculture, la santé, la culture ou encore l’équipement rien n’est organisé ou financé. De même pour les écoles complètement privées.

L’ACTION DE NOS ASSOCIATIONS A TRAVERS LA FRANCE.

Les URAPEDA accueillent environ cinq cents étudiants sourds et malentendants tous les ans. Le dispositif s’appelle : « Pôle de soutien aux étudiants déficient auditifs ». Dans chaque Région concernée, il est piloté par un coordonnateur. En fonction de leur surdité, dans le respect de leur mode de communication, nous conseillons les étudiants et nous définissons avec eux les mesures d’intégration. Ces mesures sont de deux sortes :

Mesures d’accessibilité : elles se déroulent pendant les cours. Elles consistent, soit à améliorer la réception sonore, soit à rendre visible ce qui ne peut être entendu par le jeune sourd.

Mesures de compensation : elles s’organisent en amont ou en aval du cours, et elles compensent les pertes d’information et de formation des jeunes.

La prise en notes. Elle est assurée par des étudiants de la même promotion qui sont sélectionnés, qui s’engagent à une présence régulière au cours, à une bonne lisibilité, à tendre vers l’exhaustivité, et dont la rémunération reconnaît ces différentes astreintes.

La photocopie. Il s’agit d’organiser un accès quotidien et facile à la photocopieuse.

Le codage LPC. Ce codage est réalisé par un professionnel de la surdité qui redit ce que le professeur a énoncé. Il accompagne ses paroles dites à voix chuchotée d’un système gestuel qui permet, pour une personne sourde ayant appris ce codage, une meilleur lecture labiale.

L’interprétariat en LSF. L’intervenant est là encore un professionnel de la surdité. Il doit interpréter ce qui est dit en LSF ( Langue des Signes Françaises ).

L’aide à la communication par oral ou par écrit. C’est une mesure essentiellement utilisée dans les travaux pratiques ( TP ) ou dans les cours de langue, et qui comme les deux précédentes, concerne les sourds profonds. On recrute un étudiant de second ou troisième cycle qui viendra assister au cours auprès de l’étudiant sourd et dont le rôle sera de transmettre par écrit et par oral toutes les informations ou les explications nécessaire à une bonne compréhension du cours. Cet étudiant sera appelé étudiant répétiteur ou transcripteur.

Les aides techniques. Ce sont traditionnellement les prothèses auditives, la boucle magnétique, et le matériel HF ( micro haute Fréquence ) qui permet une réception auditive.

Les mesures de compensation

Le tiers temps supplémentaire : chaque étudiant handicapé a le droit à un tiers temps supplémentaire au moment de l’examen (par exemple, si l’examen dure 3 heures, l’étudiant handicapé a le droit de composer pendant 4 heures). Il est très régulièrement demandé pour les examens et accordé par le service de médecine préventive de l’université.

Le soutien pédagogique : Ce sont des cours particuliers réalisés la plupart du temps par des étudiants de troisième cycle, par les étudiants répétiteurs , ou par les professeurs en lycée.

Le tutorat pédagogique : C’est un rôle de conseil au niveau pédagogique qui ne peut être assuré que par un des professeurs ( fait surtout en lycée par un professeur référent).

Le suivi d’intégration : Ce travail est assuré par un professionnel de la surdité Il s’agit tout au long de l’année d’ajuster le mesures et d’en assurer la mise en œuvre.

Ces structures accueillent bien volontiers les jeunes sourds ou malentendants. Mais elles sont débordées par la complexité des situations d’intégration, d’une part parce la surdité est difficile à appréhender, d’autre part parce que les réponses à apporter sont très souvent humaines et assez peu techniques. Aussi nous sommes là en relais auprès des universités pour :


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