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SURDITE ET ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

Article publié le mardi 6 juillet 2010.


Poursuivre ses études supérieures en étant sourd à la rentrée de septembre 2010 plus de 5 ans après l’adoption de la loi de février 2005 ? Le parcours du combattant

A vos plumes Si vous souhaitez réagir à cet article en cette période de résultat au baccalauréat et de validation des inscriptions dans l’enseignement supérieur.

La loi n°2005-102 du 11 février 2005, pour « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » affirme la possibilité de prévoir des aménagements afin que les étudiants handicapés puissent poursuivre leurs études.

Qu’en est-il en 2010 ?

La première étape consiste à faire reconnaître ses besoins auprès des MDPH. Les familles se trouvent alors confrontées à différentes situations :
-  Ou c’est un renvoi vers les services de médecine préventive dont ne dépendent pas tous les étudiants et qui souvent ne traitent que l’accès aux examens.
-  Ou, ce sont plusieurs mois d’attente, plusieurs relances et déplacements nécessaires et sans résultat garanti car cette demande de notification/attestation de besoins ne correspondant à aucune orientation est très difficile à faire comprendre.

La seconde étape consiste à faire appliquer ses droits et, avec ou sans notification, les réponses sont incertaines et imprévisibles :

-  Soit l’établissement ne dispose d’aucun moyen budgétaire,
Exemple : Mlle A, sourde profonde, BAC S avec mention bien, aucune accessibilité n’ayant été mise en œuvre faute de moyen, elle renonce, en cours d’année, à sa prépa Kiné pour changer de région et se réorienter par la suite en production agricole...
-  Soit, il en dispose mais, ils sont loin de couvrir les besoins de l’étudiant,
Dans ce cas l’analyse des besoins consiste en un ajustement à l’enveloppe budgétaire impartie qui peut dans certain cas de figure ne couvrir qu’un tiers des besoins évalués
-  Soit l’établissement organise, à sa façon et à moindre coût, ce qu’il estime être de sa compétence
Il s’agit parfois de prendre appui sur une participation rémunérée des autres étudiants, pour par exemple reprendre le cours d’anglais, voire « traduire » en LSF au prétexte que le preneur en notes s’intéresse à celle-ci et connaît quelques signes ...
-  Soit les personnes ressources, interprètes, codeurs, interfaces manquent, etc.
L’organisation actuelle qui soumet nos offres de services aux aléas du marché ne permet pas de constituer et de stabiliser une équipe aux compétences très diversifiées, hautement qualifiées et rares.

Pour toutes ces raisons, nous affirmons que l’accès à l’enseignement supérieur pour les étudiants sourds et malentendants reste très incertain et nous continuons de rechercher des solutions qui viendraient en appui de l’existant afin que l’accès à l’enseignement supérieur pour les étudiants sourds soit véritablement garanti.

Mais alors :

-  Quel soutien possible à nos "recherches des solutions qui viendraient en appui de l’existant ?
-  Quelle action possible pour les étudiants et leurs familles ?

Christine PERRIN
Responsable du Pôle de soutien
aux étudiants sourds et malentendants
URAPEDA BRETAGNE


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