Les travailleurs handicapés vont financer la sécurité des universités.
Voilà, résumée en une phrase, l’annonce que vient de faire Najat Vallaud-Belkacem. « Pour vous accompagner et apporter des conditions de sécurité renforcées à la rentrée 2016, j’ai demandé et obtenu la prolongation en 2016 d’une mesure technique, celle du taux dérogatoire pratiqué en 2015 pour le FIPHFP (Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées dans la fonction publique), s’est félicitée la ministre de l’enseignement supérieur, mercredi 31 août, lors de l’université d’été de la Conférence des présidents d’université (CPU). Ce sont ainsi 30 millions d’euros qui seront dégagés et qui pourront être consacrés à la sécurisation technique ou humaine de nos établissements universitaires. »
Tour de passe-passe budgétaire
Les employeurs publics ne respectant pas l’obligation légale de compter 6 % de travailleurs handicapés dans leurs effectifs doivent en effet verser une contribution au FIPHFP. Les universités bénéficient toutefois d’un système dérogatoire leur permettant de ne payer qu’un peu plus d’un tiers de la somme dont elles devraient s’acquitter, soit, en 2015, 15 millions au lieu de 45 millions d’euros.
En 2016, elles devaient perdre le bénéfice de cette dérogation. Mais le gouvernement a décidé qu’elle serait finalement prolongée d’au moins une année. Le différentiel, 30 millions d’euros, correspond au montant annoncé par Najat Vallaud-Belkacem pour financer les dépenses de sécurité supplémentaires engagées par les recteurs pour faire face aux risques d’attentat. Un tour de passe-passe budgétaire répondant à la demande des présidents d’université.
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Voire sur Libé la tribune d’ Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur à l’université de Nantes :
Si tu veux des vigiles à l’université, tape dans la caisse d’insertion des handicapés