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Le téléphone pour les sourds, une première en Belgique francophone

Article publié le jeudi 26 mars 2015.


Depuis début janvier, un tout nouveau service facilite la vie des personnes sourdes en Wallonie et à Bruxelles. "Relais-Signes" est une plateforme d’interprétariat à distance qui permet aux sourds de passer des coups de téléphone depuis chez eux. Une véritable révolution qui vient combler un manque criant d’interprètes en langage des signes.

Depuis début janvier, un tout nouveau service facilite la vie des personnes sourdes en Wallonie et à Bruxelles. "Relais-Signes" est une plateforme d’interprétariat à distance qui permet aux sourds de passer des coups de téléphone depuis chez eux. Une véritable révolution qui vient combler un manque criant d’interprètes en langage des signes.

Ludivine Descamps et Yves Van Acker sont sourds de naissance. Ce jeune couple vit ensemble depuis peu au sud de Bruxelles. À 23 ans, Ludivine peut pour la première fois passer des coups de téléphone grâce à une application installée sur son ordinateur. À travers des webcams, elle peut communiquer avec une interprète qui passe son appel et traduit pour les deux parties en temps réel.

Un changement attendu

Si un simple coup de fil peut paraître anodin pour les entendants, c’est un grand changement pour les sourds. Un service que Ludivine attendait depuis longtemps : "Par exemple, je peux commander des pizzas ou avoir des informations pour notre accueil au cinéma. Avant, il fallait toujours se rendre sur place. Maintenant, on est enfin sur un pied d’égalité avec la communauté entendante", explique la jeune femme de 23 ans.

Appeler la commune ou le médecin

Les interprètes de Relais-Signes travaillent à tour de rôle dans des locaux de Bruxelles ou Namur. Dans la capitale, tout se passe dans un petit local sous les toits d’un immeuble d’Ixelles. Patrice Jabeneau est l’un des interprètes de la plateforme. Devant son ordinateur, il prend chaque matin une dizaine d’appels très variés : "On passe des appels pour tout ce qui est administratif, les services après-ventes. On appelle par exemple un opérateur GSM parce que la personne ne comprend pas sa facture. Ça peut aussi être une prise de rendez-vous, appeler la commune pour connaître les horaires d’activités qui sont organisées. Ce sont des appels aussi variés que ceux que passent les personnes entendantes", précise-t-il.

Création d’emploi

Le service se met en place petit à petit depuis le mois de janvier. Pour gérer la plateforme informatique, un jeune technicien sourd a même été engagé. Une belle opportunité pour cet informaticien chevronné : "Lorsque les personnes sourdes nous contactent, elles sont contentes de trouver un interlocuteur sourd. La communication se fait par webcam en langue des signes et est très aisée. J’essaye ainsi de résoudre tous leurs problèmes. Je pense que c’est un plus qu’une personne sourde soit en charge de ce travail-là", ajoute Jérémy Miesse, le responsable IT.

Un droit fondamental

Relais-Signes est un projet pilote en recherche de financements. Les demandes sont déjà très importantes et le nombre d’heures encore réduit. Les responsables espèrent bien rendre le service durable. Muriel Brancart, responsable de Relais-Signes confirme : "C’est primordial de pérenniser le projet. C’est une question de respect des droits fondamentaux de ces personnes qui sont inscrits dans une convention des Nations Unies, mais qui n’a pas encore d’effet chez nous au niveau législatif".

Une offre flamande depuis 2 ans

Pourtant, un service similaire existe depuis plus de deux ans en Flandre. Il a changé la vie du compagnon de Ludivine, Yves Van Acker : "Ça me permet d’appeler ma famille, mes amis, le travail et de régler des situations problématiques. Avant, je devais demander à mes parents, tous les deux entendants, de passer des appels pour moi. Depuis que le service existe, je suis beaucoup plus autonome", confie-t-il.

À terme, un système centralisé devrait donner les mêmes droits à tous les sourds de Belgique. En attendant, Yves et Ludivine ont trouvé leur propre langage. Lui, utilise la langue des signes en flamand ; Ludivine, la langue des signes francophone de Belgique. Ensemble, ils les mélangent avec la langue des signes internationale et communiquent donc avec trois langues... "C’est le langage de l’amour", plaisante le couple.

Voir la vidéo

Sarah Heinderyckx

Source : RTBF

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