Soulignons d’emblée la qualité exceptionnelle de l’organisation et celle des intervenants.
Toutes les conférences étaient traduites en langue des signes belge (LSB).
Des ateliers récréatifs accueillaient les enfants, avec l’aide des animateurs du CREE, service de jeunesse spécialisé pour personnes sourdes et malentendantes.
Grand moment de détente et de rire le samedi soir : le spectacle théâtral en langue des signes par la Compagnie Imagerie.
Ces deux journées ont permis des échanges fructueux entre parents, adolescents et adultes sourds, et professionnels.
En fin de ce compte-rendu, quelques photos du colloque qui nous ont aimablement été transmises par Thomas BRUNEAU, rédacteur en chef de SOURNAL, revue de la FFSB
Ce compte-rendu a été préparé à partir du dossier remis par l’APEDAF aux congressistes
Présentation du colloque
Présentation des conférences et des conférenciers
Présentation des mini-conférences interactives (ateliers)
Sites spécifiques / autonomie, autonomisation
Les sites des associations et organismes présents au colloque
Présentation de la COMPAGNIE THEATRALE IMAGERIE
Service d’Interprétation des Sourds de Wallonie (SISW)
Les photos du colloque
Par Anne-Charlotte PREVOT , parent, coordinatrice du colloque.
Traditionnellement, les sujets abordés concernant les enfants sourds touchent au langage, aux aides technologiques et techniques, à l’intégration sociale,...thèmes que nous avons par ailleurs approchés lors de nos précédents colloques.
Alors pourquoi le thème de l’autonomie ?
Ce thème a pour caractéristique d’être transversal à toutes les disciplines qui touchent à la surdité. En effet, les médecins, les logopèdes (orthophonistes), les interprètes, les aides pédagogiques, les psychologues,...sans oublier les parents, tous, ont pour objectif implicite dans le suivi de l’enfant sourd, de favoriser leur autonomie. L’autonomie s’acquiert généralement de diverses façons et principalement dans la sphère familiale.
Les parents demandent souvent à être entourés par les professionnels afin d’orienter au mieux leur enfant en fonction de ses capacités, mais chacun doit en même temps observer une attitude de recul par rapport à la personne sourde de manière à ce que, une fois devenue adulte, elle puisse porter elle-même son projet de vie, décider de son orientation professionnelle.
C’est pourquoi il nous a semblé utile de mener une réflexion sur le thème de l’autonomie.
Que recouvre le terme autonomie ? Quelles sont les clés de l’autonomie ?
Chaque personne ayant son potentiel d’autonomie, basé sur la confiance en elle-même, et donc sa capacité à comprendre, à s’affirmer, agir, et influer sur les autres, comment optimaliser ce potentiel pour permettre à la personne de s’épanouir ?
Quels sont les processus d’autonomisation des enfants en général ?
Quelles sont les difficultés et particularités des enfants sourds ?
Comment développer le potentiel d’autonomie des enfants dans la sphère familiale ?
Quels sont les outils d’autonomisation qui ont été utilisés par les adultes sourds pour faire face aux difficultés sociales, professionnelles, psychologiques ou culturelles ?
L’interprète est aussi un personnage clé de l’autonomisation de la personne sourde. On remarque par ailleurs que les demandes d’interprétariat en langue des signes ont évolué ces dernières années.
L’interprète est aujourd’hui sollicité dans des domaines aussi variés que la vie sociale, politique, culturelle (participation à des comités de quartier, à des expositions, des pièces de théâtre, ...), témoignant par là de la volonté des personnes sourdes de s’affirmer en tant que citoyens, prenant une place active au sein de la société.
Autant de questions et de réflexions auxquelles nous espérons apporter des réponses au travers des différentes approches exposées lors du colloque, au travers des témoignages, mais aussi dans le cadre des mini-conférences interactives qui se dérouleront le dimanche matin .
- Le processus d’autonomisation vu par un philosophe. « La question de l’autonomie : apprendre se dire »
Cédric Juliens, enseignant en Philosophie et Anthropologie à l’Institut Supérieur d’Enseignement Infirmier (I.S.E.I.), et d’Expression corporelle à l’Institut libre Marie Haps (ILMH).
La question de l’auto-nomie se pose en regard de l’hétéro-nomie.
De qui recevons-nous la « loi » au sein de laquelle nous évoluons ? Quelles sont les pratiques de langage et d’éducation qui forment nos visions du monde et nos références morales ? Notre société, on le sait, favorise l’autonomie, la liberté et l’indépendance du sujet comme des valeurs premières. Elle encourage chacun à affirmer ce qu’il se sent en droit de faire et de penser par soi-même. Toutefois, derrière ce fantasme de liberté totale, il reste des relations humaines à problématiser. Jusqu’où s’exerce la responsabilité des éducateurs ? Quelles sont les voies qui privilégient l’accès au sujet à son propre projet ? Au-delà de la liberté d’action, la question de l’autonomie nous amène à réfléchir sur notre rapport au langage, sur notre capacité à « nous dire », avec les mots qui sont les nôtres.
L’orateur, en conclusion de son intervention, a recommandé chaleureusement la lecture de deux ouvrages d’écrivains handicapés :
« Eloge de la faiblesse » d’Alexandre Jollien (Editions CERF)
« Journal de bord d’un détraqué moteur » de Paul Melki (Editeur : Calmann-Lévy).
Le processus d’autonomisation vu par un psychologue
Patricia Struys, psychothérapeute dans un Service d’Aide aux Familles (CPAS de Wavre) , et psychologue au Centre d’Hébergement pour Sourds de Woluwé. Elle pratique également à titre privé la psychothérapie et la supervision d’équipes.
Approche d’une définition de l’autonomie par rapport au concept d’indépendance. Quelques concepts systémiques qui interviennent dans le processus d’autonomisation : notion de différenciation, notion de loyauté , notion d’identité...
Les étapes de l’autonomisation de l’enfant au jeune adulte, au travers du vécu des parents : « de la marche à 4 pattes au permis de conduire » ; la position parentale entre la confiance et les craintes...
Une langue en soi.« La place de la langue des signes dans l’épanouissement cognitif et social des sourds »
Damien Huvelle enseigne la linguistique et la sociolinguistique à l’Institut Libre Marie Haps. Il a fondé le centre PROFILS consacré à la recherche en langue des signes et aux rapports entre langue des signes et français.
Thierry Haesenne, sourd, chercheur en langue des signes au centre PROFILS de l’Institut Libre Marie Haps. Il enseigne également la langue des signes ainsi que la linguistique.
La langue des signes constitue un bagage précieux dans le cheminement vers une pensée propre, une affectivité équilibrée, une vie sociale à part entière. Découverte des enjeux et des défis à relever pour que cette langue vivante révèle ses vertus libératrices.
L’interprète est-il un agent d’autonomisation ?
Bénédicte Roberfroid, interprète au Service d’Interprétation des Sourds de Wallonie (SISW) et formatrice
Nathalie Art, logopède, directrice du SISW
De plus en plus de personnes ont recours à des interprètes en langue des signes. Mais quel est donc ce métier encore si mal connu et quelles en sont ses limites ? En quoi la présence d’un interprète peut-il ou non modifier et renforcer la part d’autonomie de la personne sourde ?
Qui fait appel au SISW ? Quels sont les buts recherchés ?
L’émancipation de la personne sourde
Catherine Simon, assistante sociale au service d’Accompagnement pour Personnes Handicapées en Milieu Ouvert (SAHMO). Elle apporte également une aide spécifique aux personnes sourdes dans la province belge de Luxembourg.
Qu’est-ce qu’un service d’accompagnement ? Quel est le rôle de l’assistante sociale vis-à-vis des adultes sourds ? Qu’est-ce que l’émancipation en bref ? Quels sont les différents outils d’émancipation pour la personne sourde ?
Témoignages à la tribune et interventions de la salle
Des témoignages forts, des expériences passionnantes, des parcours de vie remarquables.
Les aides technologiques à l’autonomisation
Par Jérôme Duquesne de la Fédération Francophone des Sourds de Belgique (FFSB)
Reportages sur l’autonomisation au sein d’une habitation et sur les outils d’ouverture de la porte d’entrée (vidéo portier) ; explication des moyens de communication électroniques utiles entre les personnes déficientes auditives et entendantes ; tests et explications du fonctionnement des systèmes de flashs lumineux en exposition.
Le conte
Par Damien Huvelle et Chantal Gerday
Sensibilisation à l’importance et à l’art de raconter des histoires (albums et contes) aux enfants sourds : enjeux, choix de livres, trucs et astuces pour raconter.
Les démarches administratives et les aides à l’embauche
Par Muriel Prevot ( Info-Sourds)
Réponses aux interrogations des participants par le biais de l’improvisation et des jeux de rôles.
Rappel des institutions compétentes à la sortie de l’école et des aides à l’emploi ; brainstorming des motivations au travail ; rappel des outils de recherche d’emploi ; simulation d’un entretien d’embauche en démystifiant la surdité et réflexion sur les métiers compatibles ou non avec la surdité.
La langue, un monde pour communiquer. La langue, une rencontre en soi.
Par Christine HAMOIR et Nicoletta CIUCA
Exploration commune, de manière ludique, des termes « expression », « autonomie » et « langage ». L’objectif est de quitter cet atelier de recherches et d’échanges « une valise bien remplie à la main ».
L’insertion professionnelle des personnes sourdes
Par Colette DELRUE, Centre de Formation et de Réadaptation Professionnelle (CFRP)
Dans le cadre de l’insertion professionnelle telle qu’elle est pratiquée au CFRP, les stagiaires sourds ou malentendants sont considérés de la même façon que les stagiaires entendants. Cette approche identique est possible parce qu’auparavant et parallèlement est mise sur pied une méthodologie spécifiquement adaptée au public sourd. Les difficultés rencontrées dans le cadre des stages et de l’emploi sont ainsi semblables à celles auxquelles les entendants doivent eux aussi faire face.
Le type d’intervention des interfaces de communication ainsi que les diverses démarches entreprises en vue de la négociation de stage ou d’emploi seront présentés aux participants.
L’estime de soi
Par Viviane LEFLERE, responsable du service d’aide précoce TRIANGLE Wallonie Bruxelles
Tentative commune de définition de la notion d’Estime de soi- et son lien éventuel avec l’Autonomie- et d’identification des facteurs favorisant ou au contraire perturbant le développement de l’Estime de soi. Les participants à cet atelier pourront également essayer, ensemble, de voir si la surdité peut mettre à mal cette Estime de soi et ils relèveront quelques actes, activités qui peuvent contribuer au développement positif de l’Estime de soi.
recommandés par les organisateurs du colloque
Comment développer l’estime de soi ; fiches pédagogiques, partage de témoignages, formation
Promotion d’un meilleur accès à l’emploi, le maintien à domicile, une meilleure mobilité ou les loisirs accessibles aux personnes handicapées. Wallonie.
Handicap et autonomie : www.handicap.fr le site internet de toutes les personnes concernées par le handicap.
APEDAF
FFSB
CREE
CFRP
INSTITUT LIBRE MARIE HAPS
Maison des Sourds,
rue de Saxe-Cobourg 38,
1210 Bruxelles
Courriel : imagerie50@hotmail.com
Des comédiens sourds et malentendants composent et dirigent notre compagnie. Nous encourageons les sourds à s’ouvrir à la culture par le théâtre.
Nous espérons susciter des vocations en organisant des formations auprès des jeunes enfants sourds.
Plusieurs de nos comédiens ont joué dans des spectacles créés par le Rideau de Bruxelles. Nous avons d’ailleurs eu l’occasion de présenter des spectacles en collaboration.
Les pièces de la Compagnie sont régulièrement présentées à l’étranger dans le cadre de rencontres européennes.
Rue de Gravière 11
5000 Namur
Courriel : sisw@swing.be
Pour permettre la communication entre une personne sourde et une personne entendante, on peut avoir recours au service d’un interprète.
Il assure le passage de la langue des signes vers le français et inversement en respectant des règles de déontologie.
Quelques bons souvenirs ....