Auteur Renard, Marc
Extraits
Quiconque s’est intéressé, même de loin, au monde sourd a, inévitablement, rencontré le congrès de Milan (1880), noir et aveuglant monolithe planté au cœur de la culture sourde, qui focalise l’attention, non sans raisons, mais peut-être au détriment d’autres congrès riches d’informations.
En effet de 1878 à 1900, huit congrès internationaux se sont tenus. Et neuf autres de 1904 à 1937. Par la suite, à partir de 1951, les congrès internationaux deviendront ceux de la Fédération mondiale des sourds (FMS).
La seule compensation à la surdité est l’instruction. Auguste Bébian, célèbre éducateur et fin connaisseur du monde sourd, écrivait : « Il n’y a ni sourd pour qui sait lire, ni muet pour qui sait écrire. » L’accès à l’instruction a été la première revendication des sourds-muets ; elle est devenue obligatoire plus tardivement que pour les entendants-parlants.
L’histoire des sourds ne se limite pas à celle de leur éducation, mais la plupart des livres disponibles y ont trait et leurs auteurs sont des enseignants. Les autobiogra- phies de sourds-muets et témoignages directs sont rares. [1]
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[1] Note de l’auteur : les termes sourds-muets et entendants-parlants, sont utilisés uniquement par cohérence avec le vocabulaire de l’époque. De même pour mimique, dénomination de l’époque pour langue des signes.