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" Franchises : les malades trinquent pour les malades !"

samedi 11 août 2007.


" Franchises : les malades trinquent pour les malades !"

Communiqué de presse du CISS (Collectif Interassociatif Sur la Santé)

Paris, le 31 juillet 2007

Pendant l’été, comme une mauvaise habitude, les projets gouvernementaux se finalisent sans les principaux intéressés. Il en va ainsi de la création des franchises qui devaient initialement concourir au rétablissement des comptes de l’Assurance Maladie ? avant qu’elles ne soient justifiées par des « besoins nouveaux et le plan Alzheimer ». Cela peut évidemment paraître plus acceptable. Il n’en reste pas moins :

-  que les franchises ne contribuent quasiment pas à résoudre le problème du financement de l’Assurance Maladie,
-  qu’il s’agit bien, au fond et quoi qu’on en dise, de mettre à contribution les malades et eux seuls. Assurance Maladie C’est la poursuite d’un renversement déjà amorcé dans notre modèle de solidarité. Demain, ce seront donc encore un peu plus les malades qui paieront pour les malades : car les biens portants ne consomment pas de médicaments, ni de transports médicalisés, ni d’actes paramédicaux, sur lesquels il est prévu de prélever une franchise devant rapporter au total 1 milliard d’euros.

La solidarité voulue par nos pairs en 1945 se défait donc un peu plus, pour aller vers un modèle où les malades sont invités à être solidaires entre eux ! Avec l’augmentation des maladies chroniques, l’allongement de la durée de la vie et le coût des techniques nouvelles de traitement, nous n’irons pas bien loin dans cette voie. Dans dix ans, l’assurance maladie remboursera péniblement 50 % au lieu de 75 %, faute d’avoir réfléchi à temps à des solutions pérennes de financement de notre système de santé. Bonheur alors à ceux qui pourront payer des assurances privées. Malheur à ceux qui seront gravement malades et/ou auront de faibles revenus.

-  Les franchises sont une défaite de la solidarité entre les biens portants et les malades, entre ceux qui ont de bons revenus et ceux qui ont des ressources modestes. Le gouvernement serait bien inspiré d’y réfléchir encore.

-  D’autant que les franchises sont aussi une défaite stratégique pour un gouvernement qui ne peut même pas attendre la fin du mois d’août pour tirer les conséquences d’un rapport, qu’il a demandé à deux éminentes personnalités, sur les conditions de faisabilité du bouclier sanitaire proposé par le Haut commissaire aux solidarités actives.

-  Et que les franchises sont de surcroît une défaite politique sur l’avenir puisqu’il serait faux de penser qu’elles constituent une réponse viable aux enjeux financiers de l’Assurance Maladie, qu’il s’agisse d’en équilibrer les comptes ou de lui permettre de prendre efficacement en charge les nouveaux défis comme celui de la maladie d’Alzheimer.

Il est regrettable de voir des questions de société aussi cruciales être utilisées pour justifier une fausse solution à un réel problème. Oui, il faut travailler ensemble à une réforme structurelle de notre système de santé rapprochant les questions de financement et d’organisation des soins. Non, dans un tel contexte, le système des franchises ne sera à la hauteur des enjeux puisqu’il ne pourra pas assurer la stabilité financière durable du système.

Contact presse : Marc Paris ? Responsable communication ? Tél. : 01 40 56 94 42 / 06 18 13 66 95

Voir en ligne : CISS.

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