L’enseignante présente le programme de l’après-midi : ateliers de dessin et de tangram (puzzle chinois). Assis sur leurs petites chaises, parmi des cartables Star Wars et la Reine des neiges, les élèves de CP de l’école les Pervenches de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) suivent ses instructions. Les yeux de Suzon font, eux, l’aller-retour entre la maîtresse et l’autre adulte présente dans la classe spécialement pour elle : Charlène Gourmelon, une « codeuse » en langue française parlée complétée (LPC). Suzon est sourde profonde et possède deux implants cochléaires, un pour chaque oreille, qui lui permettent d’entendre une bonne partie des sons qui l’entourent. Mais pas tous. D’où la présence de la codeuse qui, deux fois par semaine, vient en classe lui retranscrire ce qu’il se passe.
La surdité est souvent associée à la langue des signes française (LSF). Or elle n’est pas le seul mode de communication existant. La LSF est une langue à part entière, comme peuvent l’être l’espagnol, le chinois ou l’arabe. Mais certains sourds parlent en français - être sourd ne signifie pas être muet - et s’aident, pour comprendre, de la langue parlée complétée (LPC), qui est donc une transposition visuelle du français. En LPC, chaque consonne est retranscrite par un positionnement particulier des doigts. Chaque voyelle par un positionnement particulier de la main par rapport au visage. Pour faire un « b », on plie le pouce et on tend les quatre autres doigts. Pour le son « on », il faut placer sa main à côté de sa bouche. Résultat, le mot « bon » se « code » en plaçant ses quatre doigts à côté de sa bouche.
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Le journal Libération publie un article sur l’accompagnement en LPC dans l’académie de Versailles.
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