Les personnes sourdes et malentendantes seraient davantage exposées au suicide et aux violences, selon des chercheurs de l’Institut de veille sanitaire (InVs) et de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes).
En interrogeant près de 3.000 personnes de plus de 15 ans vivant avec une acuité auditive réduite, ils ont observé que les pensées suicidaires chez ces personnes avaient été cinq fois plus fréquentes, au cours des 12 derniers mois, que dans la population générale. Concernant les tentatives de suicide, elles avaient été trois fois plus importantes.
La surdité, obstacle à la communication
Comment expliquer un tel constat ? Selon les chercheurs, la fatigue liée à l’effort de communication ainsi que « les gênes et les douleurs » occasionnées par les troubles de l’audition peuvent, en partie, expliquer le phénomène. « Dans la surdité, le handicap s’éprouve surtout par des possibilités d’information et de communication réduites avec, potentiellement, des conséquences très négatives sur la qualité des échanges et des relations sociales et donc sur la qualité de vie et le bien-être », relèvent ainsi les scientifiques dans leur étude, publiée mardi 15 décembre dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).
Trois fois plus de risques de violences sexuelles
Plus grave encore, les sourds et malentendants auraient trois fois plus de risques que les autres de subir des violences d’ordre physique, psychologique et sexuel.
Des violences sexuelles que l’on retrouve également chez d’autres handicapés souffrant de limitation d’activités « pouvant induire une plus grande vulnérabilité ».