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L’émancipation de la personne sourde

exposé de Catherine Simon à l’occasion du colloque L’autonomisation de la personne sourde organisé par l’APEDAF
Article publié le mardi 2 janvier 2007.


Sommaire

-  Présentation
-  D’abord, avec le bébé et tout petit,
-  Qu’est-ce qu’un service d’accompagnement ?
-  Les adultes sourds
-  Dans mon travail, je suis toujours confrontée aux mêmes difficultés
-  Présentation des associations et des services
-  Notes complémentaires

Présentation

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Je me présente Catherine SIMON, je suis assistante sociale au SAHMO [1], service d’accompagnement pour personnes handicapées en milieu ouvert depuis 1999. Ce service couvre toute la Province de Luxembourg.

J’ai été engagée pour m’occuper exclusivement des adultes sourds et malentendants, à partir de 18 ans. Ce service est reconnu par l’AWIPH [2]

Cet exposé sur l’émancipation de la personne sourde est le fruit d’une réflexion avec Mme Moubayed Fatima, accompagnatrice à l’Epée [3] et Mme Urbain Françoise, assistante sociale au Centre Comprendre et Parler. Nous avons échangé sur base de nos expériences professionnelles respectives.

Thème : définition du mot « Emancipation » dans le cadre de ce colloque
Emancipation : Action d’émanciper, de s’émanciper ; son résultat
Ici, nous allons parler de l’émancipation personnelle à savoir se rendre libre, affranchir d’une domination, d’un état de dépendance, se libérer, être reconnu. Cela représente pour la personne sourde un long chemin qui sera parsemé d’embûches.

Processus d’autonomisation de l’enfance à l’âge adulte.
Nous allons évoquer ensemble les aspects qui nous ont paru les plus importants pour réussir au mieux cette grande aventure.

En introduction, je vais reprendre une citation d’Albert JACQUARD « Nous sommes ce que le regard fait de nous. Quand le regard des autres nous méprise, nous devenons méprisables. Et quand le regard des autres nous rend merveilleux, eh ! bien, nous sommes merveilleux. L’important, c’est de se voir merveilleux dans le regard des autres »

Voici aussi une petite histoire :

Dans une carrière se trouvent 3 hommes. Chacun travaille très dur, marteau et ciseau en mains. Un monsieur à la retraite, faisant sa promenade quotidienne s’approche d’un des hommes et lui demande : « Que faites-vous ? »
L’homme lui répond sans s’arrêter de travailler : « je casse de la roche »

Le même continuant sa promenade décide de s’arrêter près du 2e travailleur. Il l’observe un temps puis se décide à lui poser la même question.
Ce dernier s’arrête, le regarde et répond : « je suis un tailleur de pierre donc je taille la pierre »
Puis il reprend son travail.

Poursuivant sa route, le même s’approche vers le 3ème, qui à la même question répond avec enthousiasme : « je suis en train de bâtir la cathédrale »

Si je vous explique tout cela, c’est pour vous montrer toute l’importance de l’estime de soi et nous savons très bien que le regard porté sur son enfant sourd, un regard de compétence, de capacité et de différence est très important.

Il est important d’être conscient de la mine de ressources et de créativité que tous les membres de la famille sont capables de déployer pour permettre à l’enthousiasme et le développement de chacun, de stimuler et soutenir le désir de l’enfant pour qu’il puisse prendre petit à petit son autonomie.

Comme cela vaut pour tout le monde, il est essentiel de donner une place entière à l’enfant, le responsabiliser, le valoriser, ... dans la famille au même titre que ses frères/sœurs. Il se sentira sur le même pied d’égalité.

Chaque famille a fait des choix pour son enfant sourd et elle peut être fière de communiquer de façon visuelle quelque soit le moyen de communication : LS, LPC, AKA, oralisation et puiser de l’énergie qui permet de transformer les regards curieux en regards intéressés et se dire que finalement, nous sommes exceptionnels et riches, comme le dit justement Albert Jacquart.

Tout cela renforcera son autonomie une fois adulte et lui donner une plus grande confiance en soi. Et de cette manière, il enrichira ses connaissances.

D’abord, avec le bébé et tout petit,

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-  Raconter des histoires avec les mimiques, les images de livres, la communication non-verbale, les expressions du visage, le contact corporel, des comptines grâce à de petits rythmes avec les mains... Favoriser au maximum le développement de tous les autres sens. Tout cela sont les premières étapes de la communication. Pour le bébé sourd, il faut penser à se mettre dans son champ visuel et mettre en place un petit rituel ainsi il en profitera mieux. Le bébé entendant entendra sa maman préparer le biberon... pour le bébé sourd, il faudra lui montrer qu’on est en train de le préparer, lui mettre le bavoir,...

Ensuite c’est le moment de l’entrée en crèche, de la scolarisation, des loisirs, de la vie en famille, ...

Pour les loisirs avec les enfants entendants et/ou les enfants sourds, un contact préalable est quasi indispensable avec le professeur, le coach et les participants pour une information relative à la communication afin de favoriser l’intégration.

La connaissance du « code de conduite » propre à certains sports, de vocabulaire spécifique est parfois pertinente (phase de jeux, nom et rôle des équipiers) à transmettre à l’enfant pour qu’il soit connecté dès le départ. C’est une des clés de l’émancipation.

Pour le sport, il y a le sport collectif et le sport individuel. Certains sports collectifs seront un peu plus difficiles (équipe de basket par ex, ...) mais il ne faut pas baisser les bras moyennant une bonne collaboration et quelques astuces, l’intégration deviendra possible. Il ne faut en tous cas pas le priver à aucun prix de loisirs. Pour l’école, c’est la même chose.

Les tâches ménagères sont un bon moyen de prendre sa place en famille et ses responsabilités de membre à part entière. C’est également une possibilité pour le jeune sourd de montrer qu’il apporte quelque chose, qu’il est utile, que l’on peut compter sur lui. Cela active sa débrouillardise, sa confiance en lui, cela l’encourage à prendre des initiatives. Cela lui montre qu’il peut être actif dans le processus familial et pas uniquement réceptif (à la logopédie, aux aides ou adaptations diverses,...)

La personne sourde a besoin de VOIR et de vivre différentes situations, de participer un maximum d’expériences, d’aventures,... : aller à la poste, à la banque, au magasin du quartier, assister à des mariages, aux fêtes de familles, du village ou de la ville, visiter des fermes, des entreprises,... (voyages, événements heureux ou malheureux, ...) Il pourra ainsi découvrir et partager un vécu, des émotions. Dans cet ordre d’idée, il est vraiment très important :
-  de permettre au plus tôt à l’enfant la possibilité de s’exprimer par le dessin, le texte, les signes, ou ...
-  de rencontrer des adultes sourds et enfants sourds : les enfants sourds ont alors devant eux un modèle adulte. Cela leur permet de se rendre compte qu’ils deviendront eux-mêmes adultes, qu’ils pourront avoir une vie sociale et professionnelle (exemples). L’accueil des adultes sourds vis-à-vis des enfants sourds et de leurs parents, leur ouverture d’esprit quels que soient les choix (implant cochléaire, LPC, AKA, LS, ...) est une aide précieuse dans le processus de prise d’autonomie de l’enfant sourd.

Appel aux sourds : la communauté des sourds à quelque chose d’important à apporter. La présence de parents sourds à l’APEDAF permettrait un échange d’expériences.

-  Les aides extérieures mises en place actuellement contribuent aussi à l’émancipation du sourd. On peut citer : l’implant cochléaire concernant des cas bien précis, l’appareil auditif porté par beaucoup de sourds, ... On note une importante évolution dans le type d’appareillage.

-  Les signaux lumineux et/ou vibreurs (sonnerie porte, sonnerie téléphone, cris de bébé, réveil,...) sont des outils précieux pour acquérir plus d’autonomie. Très souvent, c’est seulement au moment de quitter le domicile parental que la personne sourde va penser à l’acquisition des aides techniques. Nous pensons qu’il est très utile d’acquérir ce matériel dès l’enfance. Cela donnera une place à part entière à l’enfant sourd. Par ex : pendant le repas familial, on sonne à la porte. Maman se lève pour aller ouvrir. Sans le signal vibreur ou lumineux, l’enfant ne comprendra pas tout de suite pourquoi maman quitte la table... Il participera ainsi mieux à la vie quotidienne.

-  Bénéficier d’une interprète lors de grandes fêtes familiales comme un baptême, une communion, un mariage... (pouvoir suivre la cérémonie religieuse, ...) pour mieux comprendre le sens de ces fêtes et participer pleinement à la conversation, lui permettre d’intervenir, donner son avis,... Cela risque également de modifier le regard d’autrui sur sa personne et inversement puisque la communication pourrait être synchrone. Avoir recours à l’interprète est également une façon d’être plus autonome.

-  L’arrivée du GSM, du fax et d’Internet représente un grand pas dans l’autonomie des sourds. Ces outils précieux ont révolutionné leur vie : en effet tout le monde s’en sert et le sourd est presque à égalité avec les entendants. Les relations amicales et amoureuses sont devenues possibles sans l’intervention d’un tiers (parent,...).

-  Pour pouvoir bénéficier d’une bonne communication, il est important d’avoir un bon français écrit. D’où l’importance du contact le plus tôt possible avec l’écrit (littérature, journaux, sous-titrage,...) notamment pour se faire sa propre opinion sur les événements.

Il faut donc donner à tout prix les moyens d’acquérir un bon niveau de français écrit. En effet, si la personne sourde n’arrive pas à oraliser, le français écrit sera d’une grande utilité dans plusieurs démarches (ex : guichet de la banque, poste, ...)

Après avoir fait un tour d’ensemble, je vais parler de ce qui concerne plus spécialement les adultes.

Qu’est-ce qu’un service d’accompagnement ?

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Il aide les personnes handicapées à vivre en autonomie (hors des institutions) dans un cadre et des conditions socialement favorables.

L’accompagnement se traduit par des conseils pour faciliter les décisions, un soutien pour la mise en œuvre des différents projets de vie, et des aides pour réaliser les différentes démarches et actes de la vie courante (logement, emploi, formations, gestion budgétaire, démarches administratives, loisirs, santé, citoyenneté, ...). Mon rôle est de permettre à la personne sourde d’acquérir plus d’autonomie en lui expliquant le plus adéquatement possible les situations qu’il vit, en lui permettant d’être acteur de sa vie.

Qu’est-ce que c’est « être autonome » ? Nous avons, tous à des degrés divers, besoin de « béquilles » pour être autonome : service social, appareils, interprètes, aides financières, ... Les CPAS fournissent des aides à l’autonomie depuis des décennies.

Les adultes sourds

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Dans mon travail, au SAHMO, je suis amenée à travailler avec des adultes ayant des difficultés en autonomie et qui ont fait appel à notre service.

Il ne faut pas généraliser mais il faut tenir compte que les enfants des années 40-60 ont grandi avec très peu de moyens. Les enfants de notre génération ont un plus large choix, plus de clés d’autonomisation s’offrent à eux. Je pense notamment à la reconnaissance de la Langue des Signes, au LPC, à l’implant cochléaire qui prend beaucoup d’extension, aux appareils auditifs plus performants, aux écoles qui acceptent l’intégration d’enfant sourd, au sous-titrage, aux aides techniques comme le flash et les vibreurs, JT traduits en LS, interprétations... tout cela n’existait pas il y a 40 ans...

Un exemple : dans la famille, pour les parents sourds, les nouveaux moyens de communication sont une véritable avancée : les contacts avec l’école, ... sont possibles. Les adultes sourds y gagnent en autonomie. En effet, il y a quelques années encore, le papa ou la maman demandait à son enfant entendant de téléphoner

Dans mon travail, je suis toujours confrontée aux mêmes difficultés :

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-  la gestion administrative : la majorité des adultes sourds éprouvent des difficultés majeures de compréhension du français écrit, ce qui entraine une dépendance au tiers (ami, voisin, famille, service social, ...) pour comprendre leur courrier. L’écrit tient une place importante dans notre vie quotidienne. (journaux, courriers, e-mails, fax, formulaires, démarches administratives, impôts, dans le cadre de recherche d’emploi, d’un logement, télétexte, sous-titrage ...) Il y a des associations qui proposent des apprentissages de lecture et écriture aux adultes mais cela reste difficile pour tous les adultes. Ceci confirme l’importance du contact avec l’écrit au plus tôt, comme je le disais plus haut.

-  la gestion budgétaire : c’est partiellement lié aux difficultés de l’écrit (remplir un bulletin de virement, lire des extraits,...) mais aussi à la méconnaissance de la valeur de l’argent, des valeurs de la vie. Pour y remédier, il ne faut pas attendre que l’enfant devienne plus indépendant pour apprendre la gestion de l’argent de poche, ne pas hésiter à l’emmener au magasin, être informé un minimum de ce qui se passe (une maison n’a pas la même valeur qu’une voiture, une TV qu’un pot de confiture, ...) et comment l’argent rentre ? (papa maman travaillent pour gagner de l’argent pour pouvoir payer la maison, manger, s’habiller, chauffer la maison ...) Souvent les enfants sourds (et entendants aussi ?) pensent que l’argent du bancontact est un cadeau de la machine ... Le problème se pose peut-être aussi chez les entendants mais est probablement plus aigu chez le sourd qui n’a pas participé au bain du langage.

-  Autre difficulté : les relations avec le monde extérieur comme l’hôpital, la police, la poste, la banque...

-  Il y a encore des personnes sourdes, pratiquant pourtant la LS, qui ne connaissent pas l’existence d’un service d’interprètes en LS et donc, elles n’y pensent même pas. Quand je suis arrivée au SAHMO, plusieurs adultes restaient dans le flou sur leur situation personnelle, faute d’informations complètes et accessibles. C’était souvent un membre de leur famille qui gérait les contacts. Depuis, les choses ont évolué : interprétations demandées (rendez-vous chez l’avocat, ...) Grâce à l’interprète, la personne sourde devient véritable acteur de sa vie.

Notre service a mis en place : ateliers de cuisine, ateliers d’information (premiers secours par la Croix-Rouge, prévention alcool, animation sur les élections, ...) afin que les adultes aient un maximum d’accès aux informations de la société, de la vie quotidienne, ...

Solliciter l’aide d’un service d’accompagnement n’est pas un frein à l’autonomie, c’est une démarche qui prouve que l’adulte a un désir d’autonomie, il souhaite acquérir encore plus d’autonomie grâce à l’aide d’un service d’accompagnement et peut se dire « moi, j’existe avec mes difficultés mais je sais qu’il y a des moyens pour les surmonter »

Présentation des associations et des services

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AWIPH : Agence Wallonne pour l’Intégration des Personnes Handicapées

Site Internet www.awiph.be

L’Agence Wallonne pour l’Intégration des Personnes Handicapées (AWIPH) est un organisme public créé par le décret du Conseil Régional wallon du 6 avril 1995. Elle est chargée de mener à bien la politique wallonne en matière d’intégration des personnes handicapées.

L’AWIPH propose des aides à l’emploi et à la formation et des interventions financières dans l’acquisition ou l’équipement de matériel spécifique qui favorise l’autonomie au quotidien.

L’AWIPH agrée et subventionne des services (répartis à travers toute la Région wallonne) qui accueillent, hébergent, emploient, forment, conseillent et accompagnent les personnes handicapées.


Centre Comprendre et parler :

Site Internet www.ccpasbl.be

La mission du centre Comprendre et Parler est d’assurer la mise en place d’un projet individualisé pour l’enfant sourd visant à développer au maximum ses potentialités et ses compétences linguistiques et à favoriser son épanouissement personnel et son autonomie. Le centre s’appuie sur la collaboration entre partenaires impliqués - enfant, famille et professionnels - et sur la cohérence des moyens mis en oeuvre.


L’EPEE : service social d’accompagnement et d’interprétariat destiné aux Sourds et Malentendants

Local de Liège
Rue de Rotterdam 9
4000 Liège

Local de Namur
Rue du Lombard 21
5000 Namur
Tel : 04/252.26.48
Fax : 04/229.31.26

Contact pour Liège : 0498.53.90.23
Contact pour Namur : 0496/87.60.85
Courriel : epee@swing.be

Service d’accompagnement pour personnes sourdes et malentendants.

Pour qui ? Toute personne sourde ou malentendante s’exprimant en langue des signes ou en français, habitant la Province de Liège, Namur et Luxembourg.

Pour quoi ?
Pour obtenir

Avec qui ?

Comment ?


SAHMO : Service d’Accompagnement pour personnes Handicapées en Milieu Ouvert

Rue Zenobe Gramme 16
6700 Arlon
063/22.73.62
063/22.93.69
Catherine Simon (sms uniquement) : 0496/57.32.64
Catherine Simon (gsm fax) : 0496/56.32.64
Courriel c.simon@province.luxembourg.be

Personnes de contact :
Catherine Simon : Assistante sociale sourde
Nathalie Douny : Assistante sociale
Patrick Hendrickx : Chef de service
Jacques Hanus : Educateur
Nadine Joris : Educatrice

Pour qui ? Le service du SAHMO s’adresse à toute personne âgée entre 18 et 65 ans, résidant en province du Luxembourg, et qui, suite à un handicap reconnu par l’AWIPH ou par le Ministère des Affaires Sociales souhaite bénéfiier d’un accompagnement.

Quoi ? Le SAHMO vous propose une aide individualisée, réaliste, concrète, pour répondre au mieux, dans la mesure du possible, à vos besoins, pour réaliser vos projets, pour améliorer votre vie quotidienne.

Comment ?

Le SAHMO, service public, travaille avec vous pour développer votre autonomie au maximum, essayer de réaliser vos projets de vie, favoriser votre intégration sociale, tout en respectant vos conditions idéologiques, philosophiques ou religieuses.

-  Gratuité de services.
-  Visites à domicile ou dans votre milieu de vie
-  Rencontres en nos bureaux sur rendez-vous.

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[1] SAHMO : Service d’Accompagnement pour personnes Handicapées en Milieu Ouvert

[2] AWIPH : Agence Wallonne pour l’Intégration des Personnes Handicapées

[3] EPEE : service social d’accompagnement et d’interprétariat destiné aux Sourds et Malentendants


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