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Améliorer l’accès aux aides auditives dans le cadre de la réforme sur le reste à charge zéro et ne pas oublier l’essentiel : l’usager

Article publié le jeudi 7 juin 2018.


Environ six millions de personnes en France sont sourdes ou malentendantes. Certaines naissent sourdes, d’autres perdent l’audition avec l’âge, à la suite d’un accident ou d’une maladie. Les personnes touchées en subissent les conséquences au quotidien, et ce dès leur plus jeune âge, que ce soit à l’école, en formation, en milieu professionnel, ou bien pour téléphoner, accéder aux informations ou encore se divertir.

Plateforme du do tank Ideaction (Juin 2018) (JPG)

Le handicap auditif, invisible et souvent incompris de l’entourage, est un obstacle à la communication avec la famille, les proches, les collègues. Il peut entraîner un isolement, un repli sur soi et une forte détresse psychologique chez les personnes concernées. Leur accès à une activité professionnelle et leur maintien dans l’emploi sont également impactés et entraînent des dépenses colossales pour la collectivité. Or, pour l’écrasante majorité des personnes concernées, la possibilité de se faire appareiller contribue à réduire ces obstacles.

Nous sommes, en France, confrontés à une situation paradoxale : alors que des progrès fulgurants ont été réalisés pour développer des appareils de correction auditive davantage performants et confortables, la surdité reste un handicap difficile à vivre. Si depuis quelques années, les lois et les politiques publiques prennent la mesure de la condition des personnes sourdes ou malentendantes, notamment en matière d’accessibilité (sous-titrage des programmes télévisés, équipements des lieux publics, relais téléphonique, etc.), le coût des aides auditives reste un frein majeur que nous devons lever de toute urgence.

L’engagement du Président de la République de ramener à zéro le reste à charge sur les appareils de correction auditive donne lieu aujourd’hui à une forte attente pour sa mise en œuvre. Cette réforme doit se faire selon un ensemble de conditions définies par les usagers :

1. La réforme doit placer l’usager au cœur du dispositif, 2. Le parcours de santé, plus loin que les aspects économiques, 3. Simplifier l’accès administratif, 4. Prendre en compte notre diversité, 5. La prévention au premier plan.

Après concertation, le groupe Idéaction créé en 2018 par la Fondation pour l’Audition, et qui réunit les principales associations représentant les usagers et leurs familles souhaite donc porter à la connaissance de tous, et notamment des pouvoirs publics, ces 5 points essentiels pour mener une réforme sur le « reste à charge zéro » efficace et durable. Ces besoins constituent, pour les associations de personnes sourdes ou malentendantes, une base incontournable à respecter dans le secteur de l’audition. Dans un second temps, des propositions détaillées pour une mise en œuvre concrète de la réforme seront rédigées et publiées à la suite des annonces du gouvernement prévues au mois de juin.

Les principes incontournables de la réforme :

-   Dans la réforme de la prise en charge de l’audition, rien sans nous, tout avec nous : la place de l’usager, au travers de structures associatives, doit être centrale dans les concertations gouvernementales, de l’élaboration de la réforme aux modalités de sa mise en œuvre, tout au long du quinquennat ;

-  Le parcours de santé, plus loin que les aspects économiques : l’optimisation du parcours de santé et l’accompagnement de la personne sourde ou malentendante doit se penser en parallèle de la réforme, au-delà de l’accès à l’appareillage ; 

-   Simplifier l’accès administratif : le parcours, notamment administratif, des personnes sourdes ou malentendantes doit se simplifier pour améliorer le recours aux soins et réduire le renoncement à l’appareillage ;

-  Prendre en compte notre diversité : la prise en charge des personnes sourdes ou malentendantes doit s’ouvrir à toutes les formes de perte auditive et être accessible à l’ensemble de la population, de tout âge, degré de surdité et éventuelles déficiences associées confondus ;

-   La prévention au premier plan : la prévention en termes de repérage des troubles auditifs, de risques liés aux nuisances sonores, et des conséquences physique, psychologique ou sociale sur les individus doit constituer un enjeu fort de santé publique.

Consulter le communiqué de presse du 6 juin 2018 du collectif Ideaction


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