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Paris : des tests de code de la route en langue des signes

Article publié le mardi 7 juin 2016.


A l’auto-école de l’Association régionale pour l’intégration des sourds (ARIS) - la seule en France exclusivement dédiée aux sourds et aux malentendants - l’apprentissage du code de la route passe une nouvelle vitesse : elle a créé le premier support pédagogique dans lequel la traduction simultanée en langue des signes (LSF) est désormais incrustée.

Une première que les moniteurs et interprètes LSF de la rue Barrault (XIIIe) espèrent qu’elle séduira assez d’auto-écoles classiques, bien au-delà du périphérique parisien, pour permettre aux sourds et aux malentendants de toute la France de gagner temps et autonomie dans leur apprentissage. Réalisé grâce à l’aide de mécènes, fondations privées et de quelques subventions publiques, le premier support sera présenté officiellement ce mardi, comme un nouveau défi à ces partenaires du « grand pas de plus dans l’autonomie », ainsi qu’aime à penser Jacky Rabot, moniteur et directeur de l’auto-école associative parisienne. Car si leur aide a permis de « presque » réaliser deux autres séries, soit plus de 2 500 questions-réponses parfaitement réglementaires, ARIS devra freiner ses ambitions face aux... 34 supports de l’apprentissage officiel ! A près de 30 000 € de réalisation, traduction, interprétariat et réalisation pour un seul, l’association toute seule s’interdit de rêver. En attendant, elle savoure tout de même « une petite révolution »

« Le code a toujours été enseigné avec des explications orales et écrites, donc les gens pensent qu’un sourd n’a qu’à lire..., souligne Jacky Rabot. Mais c’est loin d’être si simple, c’est parmi les sourds que l’illettrisme est le plus élevé, il touche 70 % d’entre eux ». C’est pour défendre leur intégration sociale et professionnelle qu’est née l’association il y a 20 ans. « Avoir son permis, c’est pouvoir travailler », insiste Jacky.

« Jusqu’à présent, les candidats sourds apprenaient et passaient l’examen avec les mêmes supports que les autres, mais il fallait la présence d’un interprète LSF. Avec ce support incrusté, les candidats y auront plus facilement accès ». Bon nombre doivent encore « se débrouiller », rare sont les auto-écoles de notamment de province capables de prendre ne charge un candidat sourd, et la plupart doivent venir... à Paris, et s’inscrire à ARIS. Pionnière, l’auto-école dispose de 16 places d’examen préfectoral chaque mois, ses 3 moniteurs forment une centaine de nouveaux automobilistes par an. « Nous avons un taux de réussite de 79 %, soit bien meilleur que la moyenne de Paris, qui affiche 55 % », ajoute Jacky Rabot, que la performance n’étonne pas. « Les sourds sont obligés de développer d’autres facultés, notamment d’observation et de concentration », souligne-t-il.

Aujourd’hui ARIS compte aussi sur l’appui qu’a choisi de lui apporter l’un des éditeurs officiels de supports pédagogiques de code, ENPC, qui rejoint « la révolution » en mettant dès ce mois de juin le support 100 % LSF à son catalogue.

ARIS : 2ème auto-école pour le taux de réussite au permis de conduire dans le 13ème

Source : Le Parisien

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