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LANGUES DES SIGNES - LANGUES MINORITAIRES ET SOCIÉTÉS - Revue GLOTTOPOL

Revue de sociolinguistique en ligne n° 27 - janvier 2016
Article publié le dimanche 27 mars 2016.
traduction : es


Numéro dirigé par Richard Sabria
Université de Rouen, laboratoire Dylis

Le présent numéro 27 de GLOTTOPOL fait suite au numéro 7, mis en ligne en 2006, dédié, de façon non exhaustive, aux recherches sociolinguistiques et linguistiques en langue des Signes française [1]
(Voir le numéro 7 ).

Extrait de la présentation

Nous avions noté l’importance, en contexte français, de l’activité de recherche dans le processus de reconnaissance scientifique, linguisti que et sociale de la LSF. Les recherches en langue et en discours entreprises sur la LSF étaient présentées comme complémentaires dans la mesure où la production de connaissances scientifiques constituait une réponse aux représentations diglossiques historiquement actives dans le processus de relégation linguistique et sociale de la LSF. Nous soulig nions alors que l’exercice de préservation de la distance des chercheurs était délicat tant le terrain de la LSF était rendu glissant par des affrontements, des conflits idéologiques, linguistiques et sociaux aspirant les chercheurs dans un positionnement attendu par les acteurs de terrain dans lequel les recherches étaient menées.

Engager des recherches de terrain nécessitait d’avoir la connaissance/reconnaissance des acteurs du terrain de recherche, des locuteurs de la LSF pour prétendre recueillir des données authentiques. Ce point constituait l’une des particularités des recherches inguistiques et sociolinguistiques entreprises depuis 1979 [2] en France. La discrétion des travaux se comprenait dans cette relation dialectique de proximité/éloignement d’un lieu d’investigation où les identités individuelles et/ou collectives s’exprimaient dans des marquages idéologiques clivés, antinomiques.

Le numéro 27 fait appel à des contributions internationales. Dans cet espace, aujourd’hui élargi, nous avons souhaité ouvrir le débat à des histoires institutionnelles, à des politiques linguistiques, sociales, passées et présentes. Le projet éditorial accorde également une place aux enjeux sociaux liés à l’éducation qui mobilise un grand nombre d’acteurs, d’usagers sur la question centrale et récurrente de la langue, des langues les plus appropriées à la socialisation des sourds. Les articles qui suivent nous renseignent sur la façon dont ces questions sont appréhendées dans des structures universitaires d’enseignement, de formation, de recherche en France, en Belgique, au Canada, en Colombie

La notion de variation sera visitée en diachronie sur la question des origines de la LSF que Yann Cantin nomme le noétomalalien français. Dans une approche socio-historique, l’auteur analyse l’importance de Paris, du XVIIe au XVIIIe siècle, dans le processus de diffusion de la LSF. Le manque de documents accessibles en dehors des dictionnaires, principalement monastiques, conduisent l’auteur à formuler des hypothèses sur les origines de la LSF, d’autres langues des Signes dans un lien posé comme ombilical avec le noétomalalien parisien. L’étude « archéologique » des LS initiée par Yann Cantin invite à une dynamique transversale de recherche sur les traces lexicales accessibles. Dynamique dans laquelle historiens, linguistes, sociolinguistes contribueraient, selon Yann Cantin, à l’avancée des connaissances sur l’origine des langues visuelles-gestuelles, sur leur surprenante résilience à traverser les périodes de continuité et de rupture qui ont ponctué et ponctuent leurs histoires et leurs évolutions. bouton ht de page

La variation lexicale sera ensuite étudiée à partir d’un recensement de Signes effectué à Marseille, Aix en Provence, Avignon par Mélanie Hamm dans une étude sociolinguistique qui nous interrogera sur l’essence même de la LSF. La LSF correspond-elle exclusivement à la variété parisienne ? Quelle est la place de la variation régionale dans la diffusion et l’extension sociale de la LSF ? L’auteure propose une indexation comparative des différences paramétriques entre la variété provençale et la variété parisienne. Les différences, portant sur les degrés et marques d’iconicité, complètent l’observation du démarquage lexical entre les variétés observées. Le développement des créations culturelles, de réseaux de sociabilité en LS favorisent l’expression d’un marquage identitaire régional en rupture avec le schéma diglossique canonique qui confèrerait à la variété parisienne une dominance linguistique dans l’imposition d’usages, essentiellement lexicaux. Sur ce dernier point, Mélanie Hamm s’interroge sur des questions centrales, sources de clivages idéologiques, concernant la transmission et l’acquisition langagière face à la systématisation de l’implantation cochléaire précoce des jeunes sourds. Derrière ce spectre avancé par l’auteure d’une transmission de la LSF en régression, se profile un autre danger, patrimonial, à savoir, l’absence de recueils photographiques ou filmiques de Signes témoins de l’équipement lexical régional.

(..)

Lire le numéro 27 sur le site de Glottopol

[1] LSF

[2] 1979, premiers travaux de Cuxac


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